Les paysans du plateau Mahafaly pratiquent la culture du “brachiaria”, dans le but de fertiliser de nouveau le sol, d'améliorer le rendement agricole et de protéger l'environnement.

Agriculture rime avec protection de l'environnement sur le plateau Mahafaly. Depuis le transfert de gestion des réserves naturelles de cette partie méridionale de l'Ile à la communauté de base en 2005, les paysans ont opté pour l'agro-écologie.
Défini comme un système de production associant le développement agricole à la protection de l'environnement naturel, l'agro-écologie est financée par le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM). S'inscrivant dans le cadre du projet “Plateau Mahafaly”, elle est menée par le World wide fund for nature (WWF), l'Ong Agronomes vétérinaires sans frontières (AVSF), et le Cirad.
Les actions se traduisent par la culture du “brachiaria”, un type de graminées permettant de retrouver la fertilité du sol. Au bout d'une année, celui-ci est amendé par les racines de cette plante lors du labour et du sarclage.
Dans le cadre de l'agro-écologie, l'AVSF fournit les graines et donne la technologie de base pour la pratique du semis direct sur couverture végétale permanente du sol. Cela est possuble grâce à l'exploitation des possibilités offertes par le “brachiaria”.
“Au cours de cette campagne culturale, 171 paysans pratiquent les cultures vivrières sur une superficie de près de 19 hectares. 81 autres font de la culture fourragère sur leurs champs”, précise Bernardin Rasolonandrasana, un des initiateurs de l'agro-écologie.
Meilleur rendement
A l'heure actuelle, trois pépinières villageoises, en l'occurrence Beahitse, Ejeda et Itampolo, ont opté pour l'agro-écologie.
Les terres de Marcellin Razafimandimby, un agriculteur du village de Nisoa situé à 20 km d'Itampolo, ont été amendées par les bienfaits du brachiaria. “J'ai obtenu un bon rendement depuis l'année 2003”, se réjouit cet agriculteur, membre de la communauté de base “Mizakamasy”. Regroupant cinq fokontany, “Mizakasoa” gère contractuellement depuis septembre 2005 une forêt de 9 764 hectares.
“Pour preuve, j'ai pu récolter dix charrettes de manioc, soit à peu près de trois tonnes. Par ailleurs, j'ai obtenu 200 kilos de maïs sur un terrain de 20 ares et 200 kilos de sorgho, ou ampemba, sur une autre parcelle”, affirme cet agriculteur.
“La différence est palpable. En recourant à la culture traditionnelle, j'en récoltais 5 charrettes de patate douce, soit environ 1,5 tonnes”, ajoute-t-il. Pour cette année, Marcellin Razafimandimby espère obtenir de meilleures récoltes. D'autant plus qu'il y a eu de la pluie en juillet puis vers la fin du mois septembre. De ce fait, la terre recèle encore de l'humidité.
Les brachiaria ont un système radiculaire puissant et profond. Ce qui leur permet de recycler les nutriments des horizons profonds vers la surface, où ils peuvent être utilisés par les cultures principales.
De même, ces plantes produisent rapidement une importante biomasse et peuvent se développer en conditions difficiles, comme durant les saisons sèches, sur des sols compactés, et sous une forte pression des adventices.
Henintsoa Andriamiarisoa
Date : 17-11-2006